L’engouement croissant des Français pour les SCPI a fini par attirer la convoitise des escrocs. Ces produits de placement à gestion pilotée enregistrent en effet d’excellents rendements qui ont atteint plus de 6% en 2019 et plus de 7% en 2018. Les arnaqueurs envahissent le marché des SCPI : la vigilance est de mise !
Les escroqueries orchestrées sur internet
Les fraudeurs opèrent de différentes manières : en réalisant des démarchages téléphoniques ou par mail, en se faisant passer pour une plateforme spécialisée, pour un courtier ou encore pour un conseiller en gestion de patrimoine. La pratique la plus courante prend la forme d’un démarchage sur internet : les escroqueurs collectent tout d’abord les données personnelles de leur future victime, puis procèdent par les prospections par mail par le biais de publicités et d’annonces, ensuite par téléphone.
Ces fraudeurs ont préalablement créé des sites en ligne – qui sont bien entendu de fausses plateformes – sur lesquels ils redirigent les proies afin de les allécher sur les rendements des SCPI. Dans la plupart des cas, les arnaqueurs boostent ces rendements (qui sont exprimés en taux de distribution sur valeur de marché ou TDVM), taux que la plupart des futurs investisseurs intéressés n’ont pas pris le temps de vérifier. Il faut retenir que les SCPI possèdent leur fiche signalétique qui est publiée par les sociétés de gestion et les distributeurs agréées sur leurs propres sites. Ne pas hésiter par conséquent à toujours surveiller la véracité des informations communiquées sur une SCPI donnée.
L’incitation à remplir le formulaire et à souscrire à la SCPI
C’est sur ce faux site de l’arnaqueur que ce dernier invite ensuite sa proie à remplir et signer le formulaire de souscription. Pour atteindre cet objectif, il va d’abord travailler assez longuement pour établir une relation de confiance entre sa future victime et lui. Il se montrera toujours réactif et disponible, et partagera ses conseils, étant censé être un spécialiste des SCPI ou un conseiller en gestion de patrimoine.
Une fois le formulaire signé, la proie qui s’initie à ce type de placement verse les sommes correspondant à la souscription des parts requises, qui sont assez modiques pour commencer. Certains arnaqueurs veillent même à ne pas éveiller les soupçons en versant les premiers dividendes de la SCPI après une certaine période, puisque la SCPI à la source elle-même observe une période carence en loyers, appelée délai de jouissance. Celui-ci peut atteindre 5 mois.
Le but de l’arnaqueur est de continuer à spolier sa victime en lui faisant souscrire à de nouvelles parts, cette fois avec des sommes plus conséquentes.
Vigilance quant à l’existence de réseaux de fraudeurs sur le marché financier !
L’arnaqueur ne travaille pas toujours seul : en cas de détresse de la victime qui découvre le pot aux roses, celui-ci met sur sa route de faux interlocuteurs dans le but de lui extorquer des fonds en contrepartie des services rendus, comme par exemple le fait de rediriger sur la bonne voie pour les démarches de récupération de sa mise perdue. Or, puisqu’il s’agit d’un faux interlocuteur (à qui la victime a versé de l’argent, une fois de plus), cette dernière ne retrouvera pas la trace de l’arnaqueur.
Qui saisir en cas de fraude sur les SCPI ?
L’Autorité des marchés financiers recueille les remontées d’informations dénonçant les pratiques malsaines de ces fraudeurs. Elle a pour rôle certes de réguler le marché financier et de sanctionner les pratiques frauduleuses. Toutefois, une nouvelle plateforme a récemment fait son apparition : SIGNAL CONSO, qui reçoit les signalements d’entreprises en situation d’irrégularité : tromperies, manquements, abus, fraudes, fausses promesses, etc.
